
Lorsqu’on laisse sa voiture au Col de Palhères, lors de randonnées vers le Tarbesou , les étangs de Rabassole ou plus simplement les sommets qui surplombent le Donnezan, on s’interroge immanquablement sur l’origine des constructions cylindriques qui se trouvent là et qui ont été récemment restaurées.
Au début du siècle dernier, elles étaient encore surmontées d’une haute perche. On dit que ces tourelles ont fait partie du système de triangulation qui a été mis en place, sous l’Empire, pour établir les Cartes d’Etat Major. Cette explication paraît vraisemblable.
Le Col de Palhères relie le Donnezan à la vallée de l’Ariège où, autrefois, la ville d’Ax était le siège de foires importantes.
Curieusement, lors du traité des Pyrénées, le Donnezan fut oublié dans la rédaction de l’acte et ne fut pas rattaché à la France. Il s’administra seul durant plus d’un siècle.
Ainsi s’établirent des échanges commerciaux et culturels avec la ville d’Ax. D’importantes caravanes franchissaient le col, chargées de marchandises.
Lors des foires d’octobre, les familles aisées du Donnezan conduisaient leurs enfants à Ax où ils étaient laissés en pension pour suivre l’enseignement des Jésuites. Ils n’étaient repris qu’à la foire de juin.
On connaît les ruines du village de Montmija, sur la gauche, peu avant la station de ski. Là faisaient étape les voyageurs, pour s’y restaurer et se reposer, à l’auberge de la Borde del Pere.
On raconte dans la région l’histoire suivante:
C’était au début de l’hiver. Un couple, venu à la foire d’Ax et s’en retournant dans le Donnezan, s’était arrêté quelques instants à l’auberge del Pere pour reprendre des forces.
Comme le ciel s’assombrissait , l’homme et la femme, craignant d’être retenus à Montmija par une chute de neige, décidèrent de reprendre leur chemin. Mal leur en prit !
La route du col était encore longue. Bientôt, la neige se mit à tomber. D’abord légers, les flocons rapidement s’alourdirent. La couche s’épaississait progressivement. Ils pressèrent le pas...
La femme, bien qu’elle marchât dans les traces de son mari, s’épuisa très vite et s’effondra dans la neige.
Lui, effrayé, la prit alors sur ses épaules et reprit son chemin. Après avoir maintes fois plié sous son fardeau, au prix d’un effort surhumain, il réussit à franchir le col. Là, il chercha un endroit abrité pour reprendre des forces et réchauffer sa compagne.
Il fit bien des efforts. Elle demeura inerte ! Quand il comprit qu’il avait transporté un corps sans vie, ivre de chagrin, il lui fit un abri de fortune. Quand la neige eut recouvert cette tombe de glace, il reprit son chemin.
Le lieu est inhospitalier. La neige tomba des jours et des jours. Ce n’est que lorsque le soleil du printemps eût fondu l’épaisse couche qu’on retrouva le corps.
Depuis ce temps, cet endroit s’appelle le Clot de la Fenno morto.
2 commentaires:
Merci à Claude pour l'agréable randonnée vers la Dent d'Orlu et le Col de Palhères.
Je donne, sous toute réserve, les renseignements que j'ai puisés dans un article et concernant l'origine des tourelles que l'on peut voir sur le Col.
Si quelqu'un peut apporter des précisions, elles seront les bienvenues.
Même si la Dent, plaquée de blanc, ne nous a pas permis d'atteindre son sommet, ce mercredi 14 mai fut une journée super agréable!
La suite de la balade au col de Pailhères nous a émerveillés: des fleurs partout pressées de s'épanouir,des gentianes bleu-fluo,des coucous en quantité,des jonquilles magnifiques,des crocus de printemps violets,d'autres blancs rayés de mauve et cette mystérieuse anémone,velue,pas encore ouverte et présente en grand nombre...Merci Claude!
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